Gaston Célarié

Présentation

Julien Gaston CELARIE est né le 10 Janvier 1897 à CONCOTS dans le Lot.


Il se maria avec Marguerite Fournié, et eurent 3 enfants.
- Marcel CELARIE 07/04/1921
- Lucette CELARIE - PETIT 28/03/1924
- Maurice-Paul CELARIE 24/08/1926


 

La guerre 14-18

Durant la première guerre mondiale il fut mobilisé.


De cette guerre il reviendra avec des médailles.
  

Il nous raconte, par ses lettres manuscrites, une partie de ce qu'il a vécu au cours de cette guerre.
Il s'agit de sa capture aux mains des allemands, et sa vie en captivité jusqu'à sa libération une fois l'armistice signé.



Ses Ecrits

     


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Secteur Postal 57 – le 8 Juin 1918

58ème Division Infanterie
« 295ème Regt Inf. »     1er Bataillon    14ème Compagnie   1ère Section    Lieutenant


Avant l’attaque

Souvenir du temps passé en captivité à partir du 9 juin 1918


8 juin 1918

(Cliquez sur le nom des villes pour les visualiser sur une carte)

Le 8 juin 18, la 14ème compagnie est descendue au repos dans le village de Cuvilly pour 4 jours. Le 8 au soir, elle doit aller faire des travaux de défense dans le parc du Château de Séchelles. Le travail que devait faire la compagnie n’était pas encore terminé que voilà vers les minuits de violents bombardements commencent sur toute l’étendu du secteur. Impossible de pouvoir se sauver sous un pareil bombardement. La 14ème compagnie est restée sur les emplacements de combat à la lisière du bois, nous y avons passé la nuit sans avoir le moindre abri. Toute la nuit les obus n’ont cessé de tomber. La tranchée à moitié défoncée par les obus ensevelissant tout ce qui été dedans. Le matin à la pointe du jour, le bombardement s’arrête, pendant cet arrêt nous avons visité la tranchée dans laquelle gisait les morts et les blessés qui ne cessaient de crier qu’on vienne à leur secours, mais voilà que le bombardement reprend aussitôt, impossible de pouvoir les secourir, et voilà qu’une demi-heure après nous voyons sortir des tranchées les allemands en rang serrés accompagnés d’une section de chars d’assauts. Nous devons évacuer le 1ère ligne ainsi que la 2ème crainte de se faire prendre par la droite. Le village de Cuvilly est presque pris par les troupes qui attaquent de sur Mondidier. Vers 7 heures du matin nous avons l’ordre

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de nous replier, de nouveau nous sommes allés dans le parc du château de Séchelles qui se trouvait à droite de Cuvilly, nous avions pour mission de défendre le château. C’est vers les 10 heures du matin que nous avons repris contacte avec l’ennemi pour la 2ème fois. La 14ème se trouvait au centre, la 17ème à droite et la 19ème à gauche, les trois compagnies déployées en tirailleurs formaient 9 vagues d’assauts. La première vague a essuyé les premiers coups de fusils dans le parc, nous les avons tenus en respect jusqu’à 11 heures, mais devant le nombre qui se trouvait en face de nous, nous avons dû abandonner du terrain laissant sur la position des morts et des blessés qui ont été fait prisonniers par les allemands. Une fois reformait, nous revenons prendre position dans le haut du parc jusqu’à l’arrivée des renforts d’une division du 9ème Corps d’Armées qui a contrattaqué de suite avec les tanks. La division de renfort n’ayant pu refouler les allemands nous avons été obligés de tomber aux mains de l’ennemi vers les 2 heures du soir après avoir souffert toute la nuit sous la mitraille. De suite pris, les allemands nous ont ramenés à l’arrière de leurs lignes, c’est là qu’un officier nous à fait mettre sur deux rangs, ils nous ont comptés, puis ils nous ont fouillés, puis sous la surveillance de 4 sentinelles ils nous ont conduit à l’arrière de la zone battu par l’artillerie. Nous avons trainé nos blessés sur des brouettes ainsi que les leurs. Nous avons dû les emporter jusqu’au village de Conchy-les-Pots dans le grand bois qui se trouve en arrière du village. C’est sous ces grands arbres que nous avons retrouvé les camarades du régiment, ainsi que quelques officiés. Nous avons laissé nos blessés, et puis le reste du groupe nous avons été employés a enterrer leurs morts qu’ils avaient eu la veille, puis après nous avons été amenés à la Gare de Beuvraignes au milieu d’un champ sans avoir le moindre abri pour nous préserver de la pluie qui tombait à torrent. Nous avons dû passer deux jours sous la pluie sans abri et sans nourriture. Le surlendemain à 9 heures du matin ils nous ont donné un quart


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De café d’orge, puis ils nous ont envoyés travailler à la Gare de Beuvraignes aux munitions, nous sommes restés là jusqu’à 9 heures de l’après midi. En rentrant au camp comme soupe nous avons eu un litre d’orge, avec 200 grammes de grain, cela suffisait pour toute la journée, pendant 17 jours même travail et même nourriture, aussi personne ne pouvait tenir debout, beaucoup mangés les rats ainsi que les orties. C’était honteux et impitoyable les souffrances qu’ils nous ont fait endurer ces vaches là.
Le 17ème jour nous sortons de l’esclavage, ils nous amènent dans le village d’Hercheux à 6 Kilomètre de Beuvraignes, en arrivant dans le village, comme cantonnement nous avons eût une grange sans toit, heureusement que le temps été au beau. Nous avons couché 4 nuits à Hercheux, le travail toujours bien pénible et toujours la même nourriture. Du village d’Hercheux ils nous ont amenés à Hombleux pour aller construire une …. destinée à ravitailler l’armée qui était en lignes. Le matin avant le départ pour le travail un quart de café d’orge nous été distribué, et le soir à 9 heures en rentrant du travail comme soupe un litre de Julienne avec un peu de confiture presque pourri. Le travail a duré pendant 2 semaines, sur la fin personne ne pouvait tenir debout, si on voulait se faire porter malade, on été soigné à coup de bâton, et encore il fallait aller travailler. Par conséquent il valait mieux mourir sur place que de se faire porter malade. Les 2 semaines écoulées nous avions des baraquements en planches, ainsi que des couchettes, le travail n’était pas aussi pénible, puis la nourriture c’était un peu mieux, le matin un quart de café d’orge, la soupe un litre d’orge et 70 grammes de viande, puis 600 grammes de grain, cela pouvait suffire pour ne pas mourir de faim. De temps en temps des corvées allaient au ravitaillement décharger des trains de ravitaillement, aussi

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On en profitait pour faire quelques provisions.
            Le 20 Août nous partons de Hombleux pour aller à Ham, nous y sommes restés 8 jours, puis de Ham à Serocourt, de Serocourt à St Quentin, de St Quentin à Origny, de Origny à Vendencourt, pendant lequel nous avons séjourné 7 à 8 jours, de Vendencourt nous sommes allés cantonner à la ferme de Jérusalem, de la ferme de Jérusalem à Leschelles pendant lequel nous avons cantonné 9 jours dehors sous une pluie battante durant les 9 journées entières. De la nous sommes allés au village de Lacapelle dans une grande ferme sur la grande route pendant lequel nous y sommes restés une dizaine de jours en attendant le départ.
            Du village de Lacapelle nous avons embarqué, et nous débarqué à Vrigne-sur-Meuse, nous y avons cantonné 14 jours, nous avons fais les défenses sur les bords de la Meuse. Nous sommes partis de Vrignes-sur-Meuse en même temps que les civils avaient eu l’ordre d’évacuer. De Vrigne-sur-Meuse dans notre étape, nous sommes allés à Vrignes-au-bois, puis de là nous avons été dirigés sur la frontière de Belgique dans le village de Corbion dans le café restaurant de la douane. Le lendemain nous partons dans la direction de Bouillon, de Bouillon nous allons à Amerois, d’Amerois à Stramont, nous avons cantonnés dans l’église de Stramont jusqu’au moment de l’armistice. De suite l’armistice signé nous laissons tomber les bôches et nous reprenons la direction pour rejoindre les troupes françaises qui se trouvent à Carignan, nous avons trouvé le 98ème Inf qui nous a dirigés sur le centre de la brigade, nous avons été ravitaillés par le 19ème Tirailleurs. Puis nous avons été dirigés sur un centre de rapatriement à Romilly-sur-Seine près de Paris dans une ambulance-hôpital qui dans une dizaine de jours nous a envoyés dans les dépôts de notre 7 région.
Secteur Postal - 57 – Le 27 Septembre 1919






La Seconde Guerre 39-45

Il s'agit du "FASCICULE DE MODILISATION" de Gaston Célarié, avec l'ordre de modilisation signé à CAHORS le 7 Juin 1939.